Hope 2 Resilience
- Durée : 30 mois
- Vision : Contribuer à la création d’un environnement de paix et de sécurité, deux conditions sans lesquelles aucun développement durable n’est possible.
- Composantes : 1-Recherche fondamentale, appliquées et études
- Composantes 2 : Dialogue et appui politique
- Composantes 3 : Dissémination des résultats de recherche
- Source de financement : CRDI-CANADA
- Couverture : Burkina-Faso
A l’instars des autres pays du Sahel, longtemps reconnu comme pays de paix et de stabilité dans la sous-région, le Burkina Faso est depuis 2014 victime d’actes de violences de toutes sortes. Afin de maîtriser le problème, le Burkina Faso s’est inscrit dès le début, comme préconisé par l’ONU dans l’approche dite de prévention qui se fonde sur la thèse selon laquelle la violence ne vient pas du néant mais a des origines plausibles à identifier (Pauvreté, oppression, sentiments d’abandon, etc.).
Le Programme d’Urgence pour le Sahel prend racine de cette approche socioéconomique du problème dans un contexte, alors qu’une partie de la littérature s’inquiète donc de voir les États et les institutions « se lancer tête baissée » dans la création de ce type programmes pendant que de nombreuses zones d’ombre subsistent et restent à éclairer : (1) dans quelle mesure et à quel degré l’offre d’opportunités économiques impacte-t-elle la résilience à l’extrémisme violent des jeunes filles et des jeunes garçons, pris dans leur diversité, au Burkina Faso et quel est le niveau d’adéquation de cette offre par rapport à la demande des jeunes ? (2) Quelles sont les options et recommandations stratégiques permettant d’améliorer l’efficacité des programmes économiques de type PEV en termes de consolidation de la résilience des jeunes hommes et femmes à l’extrémisme violent ?
Pour répondre de manière rigoureuse à ces interrogations légitimes dans un contexte de recherche de la paix et d’un climat apaisé sans lequel aucun développement n’est possible, le GRAAD Burkina met en œuvre le projet en objet cité, financé par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI-Canada).
La présente recherche prévoit répondre à deux (2) principales questions.
- Dans quelle mesure et à quel degré l’offre d’opportunités économiques impacte-t-elle la résilience à l’extrémisme violent des jeunes filles et des jeunes garçons, pris dans leur diversité, au Burkina Faso et quel est le niveau d’adéquation de cette offre par rapport à la demande des jeunes ?
- Quelles sont les options et recommandations stratégiques permettant d’améliorer l’efficacité des programmes économiques de type PEV en termes de consolidation de la résilience des jeunes hommes et femmes à l’extrémisme violent ?
L’objectif général du projet est de contribuer à combler les lacunes sur les connaissances, les politiques et programmes sur les liens entre opportunités économiques et résilience des jeunes à l’extrémisme violent au Burkina Faso.
A terme, il s’agit de contribuer à la création d’un environnement de paix et de sécurité, deux conditions sans lesquelles aucun développement durable n’est possible. Le projet s’aligne donc bien avec la vision du Burkina Faso en la matière et celle du G5 sahel.
Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants :
- Établir le lien entre accès aux opportunités économiques et résilience des jeunes femmes et jeunes hommes (pris dans leur diversité) à l’extrémisme violent au Burkina Faso ;
- Fournir des options et recommandations stratégiques pour améliorer les programmes économiques visant la résilience des jeunes (pris dans leur diversité) à l’extrémisme violent, en se basant sur le Programme d’Urgence pour le Sahel (PUS-BF) ;
- Renforcer les capacités des chercheurs en particulier des jeunes à conduire des études solides, intégrant le genre, sur les liens entre opportunités économiques et résilience à l’extrémisme violent.
Composante 1 : Recherche fondamentale, appliquée et études
Cette composante comprend l’ensemble des investigations nécessaires à la production de nouvelles connaissances/données qui devront servir à dresser, non seulement l’état des lieux, mais également à éclairer les politiques existantes et futures. Cette composante comprend 2 volets :
- Volet recherche fondamentale : Ce volet sera développé en partenariat avec les universités publiques et privés et certains instituts de recherche. Il devra permettra de théoriser un peu plus sur la question de la relation entre opportunités économiques et violence/résilience des jeunes. C’est dans ce volet que le projet prévoit le développement de thématiques spécifiques de recherche qui devront être prises en charge en partie ou intégralement dans le cadre de Licences et Masters. L’organisation du CTT entre dans ce cadre.
- Volet recherche appliquée et études : il comprend l’ensemble de la revue de la littérature, les enquêtes de terrain, la collecte et les analyses des données et la production des rapports.
Composante 2 : Dialogue et appui politique
Cette composante est le canal à travers lequel il s’agira de créer un cadre d’échanges, de partage et de discussions des résultats de la recherche avec les décideurs. En tant que composante, elle comprendra toutes les activités visant à informer directement/indirectement et à mobiliser les décideurs autour des résultats de la recherche. Cette composante 2 comprend la/l’:
- production de support de communication et de dialogue avec les décideurs et les partenaires au développement. Des supports comme les Policy brief, Vidéo brief, etc. seront développés ;
- la production de supports de communication et de discussion avec les autres parties prenantes : plaquette, document de synthèse, etc.
Composante 3 : Dissémination des résultats de recherche
La composante 3 comprend les volets de production et partage des connaissances avec les autres parties prenantes (le monde de la recherche, les institutions nationales. Les institutions internationales, etc.) et les populations de manière plus générale. Elle consiste essentiellement en la/l’:
- production d’articles scientifiques dans le but de participer à des conférences professionnelles (régionales et internationales) mais également la publication dans des journaux professionnels ;
- organisation de rencontres et d’ateliers pour partager et discuter les résultats avec les parties prenantes ;
- organisation de cafés de presses pour une plus grande diffusion des résultats de recherche au sein de la population ;
- usage de support de communication grand-public (Infographie, et internet. film documentaire) sera réalisé pour présenter le projet et la synthèse des résultats obtenus.
En ce qui concerne les outils d’analyse, la recherche utilisera l’analyse descriptive, les inférences statistiques et l’analyse économétrique.
L’analyse statistique permet de décrire les contextes, les caractéristiques des individus, des milieux et de programmes. Elle est intéressante pour analyser les situations différentielles entre jeunes hommes et jeunes femmes. Elle est aussi indiquée pour traiter des questions relatives aux proportions des hommes/femmes résilient(e)s et/impliqué(e)s dans des idéaux ou actes de violence. L’analyse statistique permet par exemple d’apprécier à qui les interventions du PUS-BF profitent le plus : les hommes ou les femmes. Quant aux inférences statistiques, elles permettent de tester de la robustesse des résultats trouvés.
Pour l’analyse de lien entre opportunités économiques et résilience des jeunes à la violence, l’analyse économétrique permet d’approfondir les résultats. A ce titre, la recherche construira un modèle multivarié mettant en lien la résilience aux violences ci-dessus citées et les variables explicatives décrites également plus haut.
Au regard des données à collecter, ce modèle sera un modèle à variable dépendante qualitative (Logit, Probit, etc.). Sur la base des données disponibles et de leur qualité, l’équipe fera le choix final. La combinaison de ces deux outils qui permettra mieux traiter et cerner le lien entre opportunités économiques et résilience des jeunes. Le modèle final sera défini de matière participative au cours du premier trimestre de mise en œuvre du projet.
En termes de logiciel, ce sont Excel, SPSS, et Stata SE qui seront utilisés pour le traitement et l’analyse des données. L’équipe de recherche écrira des programmes informatiques (do-file) d’analyse des données qui permettront de répondre rigoureusement aux questions de recherche mais aussi sur d’autres indicateurs qui auraient été identifiés pendant la collecte des données. De manière synthétique, le cadre conceptuel et d’analyse peut être donné par le schéma suivant. Il met en relief les boites noires (les questions de recherche) que cette étude entend lire et qui sont des points de contributions aux débats actuels. La schéma ci-dessous résume le cadre conceptuel d’analyse.
Cadre conceptuel et d’analyse
Les principaux outils utilisés seront la/l’:
• Revue documentaire
• Enquêtes quantitatives et qualitatives
• Statistiques descriptives
• Modélisation économique et économétrique
Ces outils s’appliqueront sur des échantillons déterminés à la fois sur des bases raisonnée et aléatoire.
Le projet couvre le Burkina Faso
La recherche est entièrement financée par le CRDI avec la contribution du GRAAD Burkina.
Selon l’horizon temporel, les principaux résultats attendus de ce projet sont les suivants :
- Effets immédiats attendus
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- Les résultats de recherches produits informent les programmes/politiques, les interventions de partenaires (Plan Burkina, PF-G5-Sahel, E-G5-Sahel) et les débats sur la résilience des jeunes à l’extrémisme violent au Burkina Faso et plus largement dans les pays du G5-Sahel.
- Les chercheurs sont mieux outillés à mener des recherches sur les liens entre opportunités économiques et violence chez les jeunes ;
- Les jeunes disposent de connaissances et d’outils qu’ils peuvent utiliser pour améliorer leurs actions/plaidoyers contre l’engagement de leurs pairs dans l’extrémisme violent.
2.Effets intermédiaires attendus
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- Les politiques et programmes utilisent les résultats de la recherche.
- Les chercheurs sont reconnus par leurs pairs pour leur expertise en matière de recherche sur l’établissement du lien entre Opportunités économiques des jeunes et résilience à l’extrémisme violent.
- Les jeunes utilisent les résultats pour améliorer leurs actions de prévention contre l’engagement de leurs pairs dans l’extrémisme violent.
3.Effets attendus à plus long terme
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- Des politiques plus inclusives.
- La pacification des régions d’intervention du PUS-BF.
- La sécurité, la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso.