Pour le chômage des jeunes diplômés peine à baisser ?
Au cours de la dernière décennie, le Burkina Faso a déployé d’importants efforts pour résorber l’inquiétante proportion des jeunes au chômage et ses tendances. Dans ce sens, les actions les plus importantes menées à retenir sont :
Malheureusement, en dépit de ces efforts, un écart important persiste entre la création d’emplois et la demande, notamment pour les jeunes diplômés. Pourquoi ?
Du coup, ces jeunes cadres arrivent sur le marché du travail sans débouchés réels et doivent tenter leur chance dans l’auto-emploi prôné justement aujourd’hui. Ce qui est quasiment impossible compte tenu du manque de moyens financiers. Dans ce sens, l’Etat a mis en place des Fonds d’appui comme mentionné plus haut. Seulement, avec les garanties demandées, le jeune se retrouve toujours face au même problème de financement. En définitive, les cadres formés pour le domaine restent en marge de ce créneau de marché du travail pendant longtemps.
Malheureusement, malgré les efforts de modernisation du secteur et la promotion de l’agrobusiness, il reste marqué essentiellement par des techniques d’exploitation dans une large mesure traditionnelle. Aujourd’hui, on voit mal des cadres formés retournés à ce type d’exploitation. Avec la formation acquise, ils auraient pu s’installer à leur propre compte en tant que businessman agricole. Seulement, deux problèmes se posent de manière récurrente. Le premier est la question du financement déjà évoqué plus haut. Le deuxième est relatif à la question de l’accès à la terre qui est encore aujourd’hui un grand problème pour la jeunesse africaine de manière générale. En définitive, ce secteur se revêt lui aussi peu capable d’absorber les jeunes cadres dont les besoins en matière de d’emploi et de travail sont décalés par rapport aux possibilités existantes.
A titre d’exemple, la contribution de ce secteur est passée de 16,33% en 2000 à 6,73% en 2011 soit une baisse d’environ 10 points de pourcentage. Ce secteur voit ainsi sa contribution au PIB se diviser par 3 (DGI[2], 2012).
En ce qui concerne la part dans les exportations de marchandises, la même tendance est enregistrée. A titre indicatif, elle est passée de 18,46% à 8,29% respectivement entre 2002 et 2011, soit une perte de plus de 10 points de pourcentage en l’espace de 10 ans. Avec ces tendances, l’ONUDI/CNUCED (2011) classe le Burkina Faso parmi les dits « pays en retard » sur le plan industriel. Comment un tel secteur peut-il absorber les nombreux jeunes diplômés qui sortent des écoles de formation ?
Aujourd’hui, le secteur industriel dans son ensemble couvre à peine 10% de l’offre totale d’emploi au Burkina Faso. En dehors de ces faits, le secteur est aussi marqué par de gestion de type familial. Situation qui complique l’accès au marché du travail à ceux qui n’ont pas de « bras long ».
Quelques suggestions pour atténuer le phénomène au regard des constats faits :
[1]BAD (2012) BURKINA FASO DOCUMENT DE STRATÉGIE PAYS 2012-2016, BAD
[2] Base de données de la Direction générale de l’industrie, Burkina Faso